Voici les noces de l’agneau
Cet ouvrage choisit d’éveiller des résonances entre relecture de la tradition, médiation de l’Écriture et écoute précise de contemporains. Il s’agit de «penser l’incarnation comme alliance qui passe par les pauvres et dans laquelle Dieu se fait lui-même pauvre» et comme mystère de communion, c’est-à-dire de vie donnée, dévoilement de la sollicitude divine où Dieu se risque lui-même sans rien retenir pour lui.
Laure Blanchon y parvient au terme d’un long parcours, qui l’amène, à partir d’une lecture du catéchisme du concile de Trente, à revenir sur des débats importants de théologie patristique et médiévale (à travers les figures d’Irénée et de Duns Scot), puis à s’intéresser aux débats christologiques qui ont marqué le xxe siècle (Rahner, Moltmann, Balthasar, Moingt). Parallèlement, elle commente le récit évangélique, rend compte de l’alliance telle qu’elle prend consistance dans le Pentateuque et dans des textes prophétiques, travaille sur la manière dont s’affine l’idée d’une demeure pour Dieu en l’humanité, médite sur l’élaboration d’une espérance messianique. Toutes ces réflexions sont mises en regard avec les récits de sept personnes en situation de précarité, ce qui permet de considérer leur apport à la question de l’incarnation.
À lire ces pages, on s’étonne de ce que la théologie ait mis tant de temps à se confronter à une écoute fine de nos contemporains et à une remise en chantier de la formulation du dogme. C’est la puissante originalité de cet ouvrage.
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